Quels sont les types de lésions méniscales ?
- La lésion traumatique: Cette lésion est souvent provoquée lors d’un accident sportif (football, ski…), mais peut également survenir lors d’un accident domestique, en se relevant d’une position accroupie par exemple.
- La lésion dégénérative : Cette lésion survient dans le cadre de l’usure normale du genou, le ménisque s’usant avant le temps ou un excès de sollicitation. Il existe parfois de l’arthrose (usure du cartilage articulaire) associée à la lésion méniscale.
- Malformation méniscale : Il s’agit d’une pathologie rare, concernant quasi exclusivement le ménisque latéral (ménisque discoïde).
Dans un certain nombre de cas, ces différents types de lésions peuvent être associées. Les lésions méniscales sont dans la majorité des cas douloureuses. Elles peuvent également être à l’origine d’un gonflement du genou, de blocages et de ressauts. En cas de lésion méniscale douloureuse malgré un traitement médical (médicaments, infiltrations) bien conduit, un traitement chirurgical pourra vous être proposé.
Comment fait-on le diagnostic ?
Un bilan radiographique et une IRM seront réalisés pour confirmer le diagnostic et visualiser la lésion avant de prévoir le geste chirurgical. L’intervention n’est pas urgente excepté en cas de blocage de genou.
Quand opérer ?
Si la lésion est réparable, celle-ci sera suturée (Suture méniscale). En cas de lésion non réparable (majorité des cas), il sera alors réalisé l’ablation de la zone lésée (méniscectomie).
Déroulement de l’opération
La chirurgie est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale et dure environ 20 minutes. Elle est effectuée sous arthroscopie, nécessitant deux petites incisions sous la rotule. La caméra est insérée par une incision, et les instruments par l’autre.
L’intervention commence par l’exploration de l’articulation. Une fois la lésion du ménisque identifiée, le chirurgien procède à son ablation de manière aussi économe que possible si elle n’est pas suturable. Toute autre lésion observée est traitée simultanément si nécessaire. L’hospitalisation est généralement en ambulatoire, permettant une sortie le soir même de l’intervention, si les conditions le permettent
Suivi post-opératoire
Les premiers jours après l’opération:
Marche avec appui complet : Possible le jour même de l’opération sous couvert d’une attelle et deux béquilles. Dans certains cas de suture méniscale, l’appui complet peut être différé pendant le premier mois.
Rééducation : Doit débuter idéalement dans les premiers jours après l’opération chez un kinésithérapeute spécialiste du sport en cabinet de ville ou en centre de rééducation (en hôpital de jour).
Attelle : Peut être retirée dès le lendemain et ne sera utilisée que lors des séances de cryothérapies. Les canes anglaises doivent être utilisées jusqu’à ce que la contraction du quadriceps (verrouillage quadricipital) soit efficace (7 à 15 jours).
Cryothérapie : Permet de diminuer l’œdème et la douleur et de faciliter la rééducation. L’attelle cryogène Igloo® ou une Game Ready® associe cryothérapie et contention et est particulièrement pertinente dans la phase douloureuse aiguë. L’attelle Igloo® devra être utilisée pendant 20 minutes 5 à 6 fois par jour à 2 heures d’intervalle.
Médicaments :
- Antalgiques : Doivent être pris de manière systématique sans attendre la survenue de douleur et en respectant le protocole. Les jours suivants, il est possible de diminuer les antalgiques s’il n’y a aucune douleur.
- Anticoagulants : Prescrits sous forme d’injections afin de limiter les risques de phlébite. La durée de l’anticoagulation est de 15 jours ou 30 jours si suture méniscale.
- Bas de contention de classe 2 : Prescrits en association avec le traitement anticoagulant. Ils sont mis en place dès le premier changement de pansement et doivent être portés uniquement en journée pendant 1 mois.
Repos et élévation : Il est important de ménager fréquemment des temps de repos et de surélever la jambe opérée pour limiter l’œdème.
Pansements et cicatrisation : Le pansement est à refaire dès le lendemain de l’opération puis tous les 2 jours par un(e) infirmier(e) DE à domicile pendant 15 à 21 jours jusqu’à cicatrisation de la plaie. Le pansement prescrit est étanche et permet la douche (mais pas le bain). Les sutures employées sont résorbables. Dès que la cicatrisation est complète, il est indispensable d’appliquer une fois par jour la crème cicatrisante, Cicalfate (Avène) ou Bi-Oil sur les cicatrices, sans oublier la cicatrice à la face postérieure du genou.
Consultation de contrôle, 30 jours après l’opération : Le chirurgien vérifie les radiographies de contrôle et s’assure que le genou a retrouvé une bonne stabilité et des amplitudes de mouvement satisfaisantes. D’autres rendez-vous de contrôle sont ensuite programmés dans la première année avec un accompagnement jusqu’à la reprise du sport souhaité.
Remarques: Les délais sont donnés à titre indicatif. Ils peuvent varier considérablement en fonction de la technique chirurgicale employée, des éventuelles réparations de lésions associées et de variables individuelles telles que l’âge, la condition physique, l’état de santé du patient, etc.
Risques opératoires
Les risques sont augmentés en présence de problèmes de santé préexistants (problèmes cardiaques, troubles de la coagulation, diabète) et de tabagisme actif. Il est recommandé d’arrêter de fumer complètement avant l’opération.
Les risques incluent :
- Hématome qui se résorbe en règle générale tout seul
- Phlébite, pouvant entraîner une embolie pulmonaire et nécessitant un traitement anticoagulant
Plus rarement :
Adhérences ou nodules de fibrose cicatricielle (Syndrome de Cyclope) : La cicatrisation des tissus dans le genou peut créer des adhérences ou des nodules de fibrose cicatricielle qui vont limiter la flexion ou l’extension et engendrer une raideur articulaire. Une intervention d’arthrolyse arthroscopique est alors nécessaire afin de libérer le genou.
Algodystrophie : Phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entraînant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
Infection de l’articulation : Exceptionnelle car le geste chirurgical est réalisé sous arthroscopie. Néanmoins, cette complication grave (révélée par de la fièvre, des frissons ou un écoulement cicatriciel) nécessite une reprise chirurgicale pour réaliser un lavage du genou ainsi que la prescription d’un traitement antibiotique prolongé.
Re-rupture : Rare mais possible au cours d’un nouveau choc. Le ligament croisé réparé peut ne pas cicatriser de façon satisfaisante, entraînant une nouvelle rupture. Une chirurgie de révision est alors nécessaire.
Lésions des nerfs et artères : Les nerfs et artères qui entourent le genou peuvent être accidentellement blessés. Cette complication exceptionnelle peut occasionner une douleur, une perte de la sensibilité voire une paralysie de certaines parties de la jambe. En cas de lésion artérielle, une chirurgie vasculaire peut être nécessaire.
Hypoesthésie : Plus fréquemment, une perte de sensibilité de la peau peut persister dans la zone opérée. Celle-ci disparaît ou s’atténue le plus souvent avec le temps et n’entraîne pas de gêne fonctionnelle.
Consignes et Recommandations :
Tabagisme : Il vous est fortement déconseillé de fumer avant l’opération et pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection, de phlébite et de mauvaise cicatrisation de la peau et du ligament croisé (majoration du risque de rupture).
Respect des consignes post-opératoires : Il est important de respecter les consignes post-opératoires données par votre chirurgien et par votre kinésithérapeute pour la reprise des activités sportives. Le non-respect des consignes peut conduire à des complications mécaniques.
Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive. Votre chirurgien donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention. Être bien informé et discuter avec votre chirurgien et votre anesthésiste permet de réduire au maximum les risques de l’intervention et de savoir comment réagir lors de la survenue d’une complication.